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Notre périple en Iran commencera en Mai 2022 par la visite de la capitale Iranienne : Téhéran. Notre visite sera grandement simplifiée car nous avons une amie qui est Iranienne et qui habite sur Lille dont sa famille vit à Téhéran. Et par chance, notre amie était au même moment que nous en Iran pour passer du temps avec sa famille, belle coïncidence. Ca sera une très belle rencontre avec sa famille et grâce au frère de notre amie, nous avons pu visiter Téhéran confortablement avec son aide.

Notre visite de Téhéran commençera donc par le palais de Golestan. La construction du Palais de Golestan remonte au 16ème siècle, sous le règne de Shah Tahmasp I, de la dynastie des Safavides. À cette époque, il s’agissait d’une forteresse militaire connue sous le nom de “Palais d’Arg”.

Pendant des siècles, le Palais de Golestan a servi de résidence royale et de siège du gouvernement. Il a accueilli les cérémonies officielles, les audiences royales et les réceptions diplomatiques, témoignant du pouvoir et de la grandeur des souverains iraniens.

Le bâtiment connu sous le nom de Chams-ol-Emara (édifice du soleil) est l’un des bâtiments les plus importants du complexe en raison de sa hauteur et de ses décorations. Ce bâtiment est une combinaison d’architecture traditionnelle iranienne et européenne.


Il a été construit sur ordre de Nasser al-Din Shah avant son premier voyage en Europe. La connaissance que le roi avait de l’architecture européeenne lui a donné le désir d’avoir un bâtiment haut grâce auquel il pourrait voir la vue de sa capitale d’en haut. Les travaux ont commencée en 1865 et ont été achevés deux ans plus tard sous la supervision de Dost Ali Khan Nizam al-Dawlah, mais apparemment, il a été conçu par Ali Mohammad Kashi.

Malheureusement nous n’aurons pas l’occasion d’en visiter beaucoup plus de Téhéran car nous sommes arrivés à 7h du matin à l’aéroport, ils ont perdu notre bagage pendant le transfert à Istanbul (qu’on récupérera quelques jours après) et à tout ça s’ajoute le décalage horaire. On en profitera pour se faire un très bon repas au restaurant ….

Samossas
Khakshir

Et après une petite balade digestive nous avons passé une partie de l’après-midi et la soirée avec la mère de notre amie ainsi qu’avec son frère et sa petite amie. Une soirée remplie d’échanges, de sourires, de joie et surtout de partage, un moment comme on les aime ! Nous avons été reçus comme des membres de la famille alors qu’on ne se connaissait pas, quelle hospitalité !

Après cette première journée en Iran, nous avons rejoins notre guide et nous sommes parti direction Kashan, mais notre première étape avant d’y arriver était Qom. Qom est l’un des centres religieux les plus importants du pays et un lieu de grande importance historique et culturelle, elle a été influencée par différentes civilisations, notamment les Perses, les Grecs et les Arabes.

Qom est devenue un centre religieux important après l’expansion de l’islam en Iran au 7ème siècle. La ville a attiré des érudits religieux et des mystiques soufis, contribuant à son statut de centre d’étude islamique et de spiritualité.

Elle abrite la célèbre institution religieuse, la Hawza, où les étudiants apprennent la théologie et le droit islamique.

On fera justement la rencontre d’un Mollah qui nous expliquera tout cela pendant une petite visite guidée de la mosquée principale.

Après notre étape à Qom, nous arrivons donc à Kashan où nous passerons la soirée et la nuit chez la mère de notre guide qui habite près du centre de la ville. Où nous avons été une nouvelle fois très bien reçu.

Quels sont les endroits que nous avons visité à Kashan ?

Tepe Sialk
La mosquée Agha Bozorg
La maison Taj
La maison Borujerdi
Le musée de l'eau
Maison des Tabatabaei
Le hammam d'Amir Ahmad
Jardin de Fin
Le bazar de Kashan

Où avons-nous dormi à Kashan ?

Persian House
Chez l'habitant

Où avons-nous mangé à Kashan ?

Chez l'habitant

Le charme de la ville de Kashan est en partie dû au contraste entre les paysages désertiques arides et une oasis joyeusement verte. Les découvertes archéologiques réalisées dans les collines de Sialk, à 4 km de la ville, ont fait connaître cette région en tant que l’un des principaux centres de civilisation à l’époque préhistorique. L’histoire très ancienne de la région marque aujourd’hui encore la ville. Ainsi, la ziggourat vieille de sept mille ans de Sialk peut toujours être vue depuis la banlieue de Kashân. Au cours de l’histoire ancienne de l’Iran, Kashan a été sous la domination de diverses dynasties, notamment les Achéménides, les Parthes et les Sassanides.

La ville a prospéré sous ces règnes, devenant un centre important de l’artisanat, de l’agriculture et du commerce.

Il existe à Kashân au moins dix-neuf maisons historiques bien conservées. La conception et les principaux composants des maisons historiques suivent la tendance générale de l’architecture traditionnelle, mais se déploient cependant dans des espaces nettement plus vastes et sont le résultat d’un artisanat architectural plus raffiné, accompagné d’éléments luxueux. Les exemples typiques en sont la maison des Boroujerdi, celle de Bani Kâzemi et celle de Mortazavi.

Notre visite de Kashan commençera par Tepe Sialk.

Les premières traces d’occupation humaine à Tepe Sialk remontent au 6ème millénaire avant notre ère, ce qui en fait l’un des plus anciens sites archéologiques de la région. À cette époque, la région était habitée par des populations de chasseurs-cueilleurs qui pratiquaient l’agriculture et l’élevage. Le site a connu une période d’essor pendant l’âge du bronze, entre environ 4000 et 3000 avant notre ère. Le site était alors une importante ville préhistorique, avec des habitations en pisé, des temples et des zones cérémonielles.

Au cours du 3ème millénaire avant notre ère, Tepe Sialk était situé au cœur de la civilisation élamite, l’une des premières civilisations urbaines de l’Iran. Le site a continué à prospérer en tant que centre politique, économique et religieux de la région. Ce site a été influencé par plusieurs cultures et civilisations au fil des siècles, notamment les Sumériens, les Akkadiens et les Babyloniens.

A savoir qu’il existe encore aujourd’hui de nombreuses ziggourats comme celle-ci dont quelques unes en bien meilleur état comme celle de Chogha Zanbil en Iran ou bien celle d’Ur en Irak. Elles ont toutes été construites en Mésopotamie. Elles étaient généralement associées à des temples dédiés aux divinités mésopotamiennes, comme les dieux sumériens Enlil et Nanna ou le dieu babylonien Marduk.

Les ziggourats étaient des structures massives en forme de terrasses superposées, atteignant parfois une hauteur de plusieurs dizaines de mètres. Elles étaient construites en briques de boue séchée, avec des escaliers ou des rampes menant à un sanctuaire ou un autel au sommet. Elles étaient donc considérées comme des lieux de rencontre entre les dieux et les humains.

Un autre endroit incontournable de Kashan est le jardin de Fin, l’un ou le plus beau que nous avons vu en Iran (avec celui de Bagh-e Shazdeh à Mahan). Ce jardin aurait été initialement créé sous la dynastie des Safavides au 16ème siècle. 

Les shahs de cette lignée exprimèrent le désir de s’implanter dans le village de Fin. Tout près coule la source de Soleymanieh, ce qui favorise l’adduction d’eau, l’agriculture et un aménagement confortable, à l’abri des rigueurs du désert. Une première ébauche du parc fut élaborée en 1504 sur l’ordre de Shah Ismail Ier, l’ancêtre des Safavides, qui fut reçu en grande pompe dans le village. Par la suite, Abba Ier le Grand le fit redessiner, donnant au jardin sa forme actuelle. Le parc à lui seul occupe un périmètre de 2 300 m2.

Le jardin de Fin représente, tout comme celui de Dowla Tabad dans la cité de Yazd, l’archétype des jardins à la perse traditionnels. D’une part, il est contigu à un important domaine de la famille royale, comprenant un vestibule, un pavillon central « Shotor Galu », un pavillon à coupole « Fath Ali Shah », une bibliothèque et des lieux de baignade. Dans un pays au climat désertique où la végétation est rare, la profusion d’arbres fruitiers, entourés de bassins et de fontaines, symbolise l’image du paradis céleste. D’autre part, les bâtiments en pierres séchées, sans aucun liant, les motifs géométriques en stuc et le pavement du sol en marbre ou en carreaux de céramiques sont des éléments typiques de l’architecture perse, conférant au site une valeur culturelle exceptionnelle.

Nous passerons la nuit dans un autre endroit, cette fois ci ça ne sera plus chez la mère de notre guide Ali mais dans son propre hôtel : Persian House à Kashan. Hôtel qu’il a passé plusieurs années à la restauration et qui peut depuis quelques années accueillir des touristes.

Pour notre deuxième et dernier jour à Kashan, la visite des maisons traditionnelles, le bazar et la mosquée Agha Bozorg.

Le bazar de Kashan sera notre bazar que nous avons le plus apprécié avec celui d’Ispahan. On dira que nous avons préféré la diversité de l’artisanat de celui d’Ispahan mais nous avons préféré l’architecture de celui de Kashan. Il est est l’un des plus anciens et des plus grands bazars traditionnels du Moyen-Orient.

Au fait, connaissez-vous les origines du mot bazar ? « Bâzâr » désigne en persan un lieu de vente et d’achat et d’offre de marchandises. Ce terme est très ancien et il existe dans certaines langues anciennes iraniennes depuis des siècles. Il était prononcé « vâzâr » dans la langue pahlavi (vieux-persan) et « vâžâr » chez les Parthes.

Le bazar historique de Kashan compte également plusieurs caravansérails, dont le caravansérail Ghaffarpour, Boroujerdi, Robat, Naraqieh, Zoghaliha, etc…

L’un des lieux le plus impressionnant du bazar est Timcheh Amin al-Dawla dont le toit est voûté dans le style iranien et joliment décoré de briques, de tuiles et de moqarnas.

Près du bazar, il est possible aussi de visiter les fameuses maisons traditionnelles, voici un court descriptif des plus connus et importantes :

Maison Tabatabaei : Cette maison a été construite au 19ème siècle pour la famille Tabatabaei, une famille aisée de marchands de tapis. Elle est célèbre pour son architecture magnifique, avec ses salons richement décorés, ses cours intérieures, ses jardins luxuriants et ses bassins d’eau rafraîchissants. La Maison Tabatabaei est un exemple remarquable de l’artisanat traditionnel iranien, avec ses carreaux de faïence colorés, ses stucs finement sculptés et ses peintures murales élaborées.

Maison Borujerdi : Cette maison a été construite au 19ème siècle pour la famille Borujerdi, une autre famille de marchands prospères de Kashan. Elle est connue pour son architecture élégante et sa décoration somptueuse, avec ses cours intérieures ensoleillées, ses portes sculptées, ses fenêtres en bois ouvragé et ses plafonds voûtés ornés de motifs géométriques complexes. La Maison Borujerdi est également réputée pour son système de refroidissement naturel, qui utilise des puits de ventilation (les fameux badgirs) et des cours d’eau pour réguler la température intérieure pendant les chaudes journées d’été.

Maison Abbasi : Cette maison a été construite au 18ème siècle pour la famille Abbasi, une famille noble de Kashan. Elle est remarquable pour son architecture traditionnelle persane, avec ses vastes salons, ses arcades élégantes, ses jardins luxuriants et ses fontaines en cascade. La Maison Abbasi est également connue pour son hammam privé, où les membres de la famille pouvaient se détendre et se rafraîchir dans le luxe.

Maison Borujerdi
Maison des Tabatabaei

Notre séjour à Kashan s’achévera par la visite du hammam du Sultan Amir Ahmad car celui est l’un des bains historiques les plus importants de Kashan, qui a été enregistré en 1976 comme l’un des patrimoines nationaux de l’Iran. 

Ce bain a une superficie de 1102 mètres carrés et tire son nom de l’Imamzadeh adjacent. D’après les artefacts obtenus lors du tremblement de terre de 1150, ce bain a été construit pendant la période seldjoukide, mais son vestiaire appartient à la période Qajar du XIXe siècle. Certains pensent que le bain a été reconstruit sur les ruines du bain précédent et qu’un petit bain y a été ajouté. La municipalité de Kashan a acheté cette mosquée historique en 1996 pour la sauver de la destruction en la réparant et en la restaurant.

Ce hammam a été transformé en salle à manger traditionnelle pendant un certain temps après sa rénovation, jusqu’à ce qu’il soit finalement transformé en musée et il est aujourd’hui sous la tutelle de la municipalité de Kashan. Les décorations attrayantes, les sculptures en plâtre et les stucs à la chaux, les carreaux bleus et dorés, les plafonds voûtés, les peintures murales et les vitraux du sultan Amirahmad Hammam ont fait de cette collection une œuvre spéciale et spectaculaire.

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