Haut

Nous y voilà enfin ! Après avoir parcouru de nombreux kilomètres à travers les plaines et montagnes de haute altitude ou rien ne pousse, une vision surréaliste s’affiche devant nous avec cette rivière, un peu de verdure qui s’accentuera le long de la route, ces montagnes Afghanes et celles de l’Hindou Kouch (les montagnes des Hindous) en tâche de fond, bref on en prend plein les yeux et nous nous y attendions pas du tout. 

Donc nous voici dans la vallée du Wakhan qu’on appelle aussi le corridor du Wakhan, et qui est située dans la partie sud du Pakistan et côtoie somptueusement la rivière Pyanj. Elle constitue un étroit passage, encadré à l’ouest par l’Afghanistan, à l’est par la Chine, au nord par le Tadjikistan, et au sud par le Pakistan. Il faut savoir que durant notre route le long de la frontière afghane, il y a eu quelques checkpoint pour des contrôles d’identité, une base militaire chinoise et quelques postes militaires tadjikes qui d’après notre guide surveillaient la frontière afghane car des trafiquants de drogue tentaient de traverser la frontière (qui en fait est une rivière). 

Ici les habitants parlent 4 langues, le Wakhi, le Tadjike, le Kirghize et le Shughni (et d’autres dialectes je suppose) mais la langue commune afin que tout le monde puisse se comprendre est le tadjike.

 

Nous continuons donc notre route jusque Langar pour aller voir les pétroglyphes dans la montagne, malheureusement beaucoup d’entre eux ne sont pas ceux d’origines, difficile de distinguer le faux du vrai mais il y en a quand même plus de 6000 et il faut monter sur le flanc de la montagne pour les trouver mais un petit groupe d’enfants ont voulu nous accompagner (ce qui nous arrangeait bien). Au passage, une petite précision, ces enfants voulaient toujours vouloir nous vendre un genre de petites pierres précieuses des mines de rubis un peu plus loin dans la vallée.

Nous décidons de choisir l’hébergement proposé par notre guide qui est Nigina Guesthouse et nous avions bien fait car le diner était très bon, pareil pour le petit déjeuner. La propriétaire nous expliquait qu’il était difficile pour elle sans les quelques touristes, de pouvoir vivre car sa retraite était d’environ une trentaine d’euros par mois et que sa principale source de revenu était le tourisme..

Pour information nous avions payé 30$ pour nous deux incluant le repas du midi (plutôt en fin d’aprés midi), celui du soir, la nuitée et le petit déjeuner.

Le lendemain nous partons direction Ishkashim en passant par Vrang ou nous faisons une halte pour aller voir une stuppa bouddhiste car ici, avant la religion musulmane, plusieurs d’entre elles y ont laissé des traces, que ça soit le bouddhisme ou le zoroastrisme. Donc, encore une fois nous nous faisons escorter par un groupe de jeunes enfants avec des poches remplies de petits cailloux rouge qu’ils font passer ça pour des morceaux de rubis provenant d’une mine de rubis a quelques dizaines de kilomètres plus loin pour voir cette stuppa et un petit canyon.

Stuppa Bouddhiste

Notre guide nous en avait parler plusieurs fois de cette forteresse de Yamchun et nous y voilà, cette forteresse à été bâtie entre 3e et le 1er siècle av. J. Chr. Elle obtint une importance stratégique comme point de contrôle de la section des routes de la Soie qui rejoignait le Pamir à Baktra, en Inde, et à l’Iran. Un endroit de carte postale avec les montagnes afghanes en toile de fond.

La forteresse de Yamchun

Juste après la forteresse, nous arrivons aux sources chaudes de bibi fatima qui sont en extérieur et avec une très haute teneur en souffre. Les maillots de bain sont interdits donc … on y va tout nu et donc la journée et découper en plusieurs horaires, des heures pour les femmes et d’autres pour les hommes. Nous payons 10soms par personne. Au début on était que 3 avec Benjamin et le frère du guide mais après des tadjiks nous ont rejoints, essentiellement des bergers et ils en profitaient pour se laver et sincèrement l’odeur était très très forte ! Et malheureusement j’ai perdu les photos…

Après cette pause relaxante, nous faisons étape dans un musée qui est en fait une ancienne maison traditionnelle du Pamir et son plafond magnifique que malheureusement je ne serais plus expliquer…le propriétaire m’avait parlé de 6 piliers au plafond qui représente Mahomet, Jésus, et je ne sais plus … et l’étoile vers le ciel comme on peut le voir sur la photo.

Le propriétaire nous joue un air avec son Balandikom (instrument en abricotier qui s’appelle aussi bilarzekom), il nous montre aussi les habits traditionnels portaient lors des mariages. Il faut savoir que la famille complète vivait dans la maison, c’est a dire, enfants, parents, grand parents, et parfois plus car il y avait peu de maison construite vu la rareté des arbres dans la région.

Nous reprenons la route pour passer la nuit a Ishkashim, ville frontalière avec l’Afghanistan ou se trouve un peu pour s’y rendre. Nous dormons chez Hanis guest house pour 30 dollars pour nous deux, comprenant le repas du soir, la nuit, le petit déjeuner mais nous avons été déçus car le dîner n’était pas très copieux … juste une soupe et le petit déjeuner était constitué de deux oeufs et un thé !

La cuisine ou était principalement fait le pain

Tout est peint ou sculpté

Direction Khorog pour notre dernier jour, déjà … Nous passons devant des sources chaudes mais cette fois ci nous n’y allons pas. Sur la route on rencontre beaucoup de bergers, d’enfants qui nous font signe. Ici les paysages font place aux champs de blés le long de la rivière où les gens coupent le blé a la serpe, font sécher les bouses de vaches ou d’ânes sur leurs toits de maison pour le chauffage (petite anecdote que m’a raconté le chauffeur, beaucoup d’ânes sont élevés au Tadjikistan pour ensuite les revendre aux Chinois pour la nourriture). 

Nosu faisons une halte les sources d’eau chaude de Garam Chashma, il faut vraiment la trouver car au fond d’un cul de sac dans la montagne mais la vue est magnifique. Nous voulions entrer dans les bains et je me souviens qu’il était environ 14h45 (car je l’ai noté) et c’était le créneau d’une heure réservé aux femmes et sans savoir pourquoi car ça nous aurait jamais venu a l’idée de demander ça, la personne qui s’occupe de vendre les tickets est sorti de sa guitoune, il prend des cailloux par terre et les lance sur les tôles qui entourent le bain pour faire fuir les femmes qui se baignaient, drôle de façon de procéder ! 

Du coup nous entrons dans les bains avant l’heure (en maillot de bain cette fois ci) car ce n’était pas encore le créneau horaire des hommes. Nous profitons un peu de la privatisation du lieu avant qu’une vingtaine d’hommes nous rejoignent et l’un d’entre eux nous montre un écriteau en tadjike qui indique qu’on doit payer une amende si on porte en maillot de bain … du coup nous sommes parti… 

Hot springs de Bibi Fatima

Beseda en russe qui veut dire l'endroit où l'on discute

Repas du midi dans une tchaïana pour quelques dollars

Nous arrivons donc ensuite à notre dernier étape Khorog, nous logeons à Lalmo guest house près de l’école gagarine, nous payons 20$ pour deux payons 20$ pour deux juste incluant la nuit mais sans petit déjeuner car c’était 10$ pour deux, on trouvait ça bien cher. Mais pour la première fois depuis une bonne semaine nous avons du WIFI !!! Enfin presque … juste assez pour envoyer quelques messages à nos familles et ami(e)s.

Nous nous séparons de notre super guide Mohammed et son frère Khanat, je lui laisse un pourboire de 200 somonis (j’ai ) et nous partons donc dans le centre de la ville pour trouver un distributeur (bankomat) mais … ils sont tous hors services ! Et le seul fonctionnel que l’on ait trouvé n’accepte que les cartes visa (nous n’avons qu’une gold mastercard) et de plus toutes les banques ferment à 17h. Heureusement notre ami néerlandais du groupe nous dépanne.

Tout ça pour dire que la prochaine fois nous partirons avec plus de liquidités et surtout une carte bleue de chaque type ! Donc en rentrant, nous cherchions un moyen de partir a Dushanbé et il y avait plusieurs affiches dans la guesthouse, une nous a interpellé, Ilona appelle et un trajet Khorog-Dushanbé part demain avec 3 places disponibles, 280 somonis par personne, on négocie 750 pour 3 et ça fonctionne ! Départ prévu le lendemain à 7h, il viendra nous chercher à la guesthouse.

On part donc à 4 acheter un peu de nourriture et sincèrement nous sommes tombé sur des gens un peu étrange qui insistaient pour nous vendre des faux papiers d’identité ou faux passeport…bref, retour à la guest house avec une bonne nuit de repos en perspective.

Ca y est c’est le départ pour Dushanbé, 600kms à faire soit 18h de route de prévu, on est dans un vieux land cruiser V6 à 8 avec le chauffeur et tous les sacs sur le pavillon. Le chauffeur se prénomme Arash, il est super sympa, parle un peu anglais et son numéro s’il n’a pas changé est le +992 92 893 42 27. Il m’explique qu’il fait souvent le trajet et qu’à côté il a plusieurs magasins de ventes d’objets d’occasions, Leboncoin n’a qu’a bien se tenir ^^. 

Pour information, ici le litre d’essence en Octobre 2017 est à 6,8 Somoni, 6,2 pour le diesel et 3,8 pour le gaz. On passera notre journée sur des routes vraiment en très mauvais état, parfois on ne dépasse pas le 20 km/h, on passera de nombreux barrages militaire ou de police (8 au total) où le chauffeur paye environ 2 somonis à chaque fois, c’est le péage de chez eux. Pour le repas du midi nous nous sommes arrêtés dans un restaurant familial ou nous mangerons notre meilleur plov du voyage, nos sourires sur nos visages en dit long sur la photo en dessous.

Après une journée bien longue et pour finir “seulement” 12h de voiture, nous essayons de trouver (avec un taxi pris sur place) le Doshan hostel, le problème est qu’il y en a deux à Dushanbé et bien sur nous ne sommes pas tombés sur le bon du premier coup et quand nous arrivons, la chambre que nous avions réservée est déjà prise … 

Donc le propriétaire nous donne l’adresse d’un autre hôtel ou ils peuvent nous recevoir et en effet, nous y trouvons bien une chambre de libre et le propriétaire de cet hôtel nous trouve un taxi le lendemain matin (pour 40 somonis) pour aller au terminal Marom d’où partent les taxis partagés pour Khodjent.

Et c’est là que se terminera notre périple au Tadjikistan mais pour partager quelques informations sur comment rejoindre l’Ouzbékistan depuis le Tadjikistan. Si vous êtes à Dushanbé, il faut partir depuis le terminal de Marom d’où partent des voitures pour Khodjent, soyez prêts à vous faire alpaguer car il y a très peu de touristes, voir pas du tout et beaucoup de chauffeurs.

On arrive a trouver un chauffeur qui part pour Khodjent mais c’est 100 somoni par personne et sur des places miniscules à l’arrière d’un gros 4×4 Lexus v8 de 7 personnes et vu que je fais 1m87, c’est un peu compliqué mais ça passe. 3h30 de route, parfois le chauffeur roule à 180km/h bref faut pas avoir le coeur léger (Ilona en a été malade mais c’est a cause du dénivelé positif/négatif fait dans la même journée). 

Arrivés à Khodjent, nous prenons un taxi qui nous conduira au terminal où des taxis partent pour la frontière pour 10 somonis. Et de là nous prenons un autre taxi qui nous amène à la frontière pour 50 somonis pour nous deux et pour faire les derniers 95 kilomètres au Tadjikistan.

Nous passons la frontière Tadjike où les policiers qui nous contrôlent sont contents de voir des touristes. Ils nous posent plein de questions et on se prend au jeu, on a rarement passé une frontière aussi facilement ! C’était un peu moins joyeux côté Ouzbèke mais nous y voilà … une nouvelle aventure commence.

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