Haut

Quelques mots et chiffres sur la route du Pamir aussi appellée M41, elle rejoint Osh à Mazar-e-Sharif en Afghanistan, elle fait 1252 kilomètres dont un col (Akbaital) à 4655 mètres ce qui en fait la deuxième route la plus haute du monde, rien que ça. Une partie de la frontière à fait part du « Grand Jeu » lors des rivalités coloniales entre l’union Soviétique et le Royaume-Uni (et qui à aussi débouché sur un jeu de société qu’on apprécie beaucoup Pax Pamir)…

Comme convenu avait la guest house de Osh, un chauffeur vient nous prendre juste à côté de la guest house (où la nuit à été très mauvaise … chambre pas insonorisée, très petite…), il est Kirghize mais habite au Tadjikistan comme beaucoup je pense et il s’appelle Mohammed, il ne parle pas Anglais mais heureusement il parle un peu russe, enfin le comprend mieux qu’il le parle et les conversations s’annoncent sympa entre un français baragouinant russe et un mi-tadjike mi-kirghize faisant la même chose 🙂 Mais Ilona est là et parle couramment le russe donc tout va bien.

Alors juste après notre départ, notre chauffeur/guide fera le plein de ses deux réservoirs, environ 120 litres de mémoire, pourquoi deux réservoirs ? car on ne pas de pompe à essence avant looonnggtempps ! et il faut nourrir le V8 5litres du Range Rover et aussi, avec l’altitude, la consommation explose puisqu’il y a moins d’oxygène.

Nous faisons un peu de route sur la journée et arrivons dans un camp de yourtes en face du pic Lénine (qui culmine à 7134m) et qui je pense est le premier camp de base à 3600m d’altitude. Nous payons 2000 soms pour nous deux pour le dîner, la nuit et le petit déjeuner. Les propriétaires nous ont bien rassuré en arrivant en nous expliquant que normalement le camp était fermé puisque quelques jours précédant notre arrivée, il faisait -20° et il a tombé tellement de neige que le toit d’une des yourtes s’est effondrée…heureusement qu’il n’y avait personne dedans.

Le pic Lénine derrière les nuages culminant à 7134m

Tous bizarrement installés près du feu !

Nous avons donc dormi dans la yourte près du poele car il faisait froid dehors mais dedans avec 4 couvetures, tout va bien. Après le petit-déjeuner, nous passons par Sary-Mogol pour prendre la route du Pamir. Une fois arrivés à la frontière Kirghize où je vois que le chauffeur laisse 2000 soms de bakchich, nous arrivons dans une zone de 20 kilomètres de no man’s land, drôle d’ambiance ! Et pour finir, nous voici arrivés à la frontière du GBAO, qui est une région autonome du Tadjikistan et dont l’heure est même différente du Tadjikistan (même heure qu’au Kirghizistan) car la plupart des habitants sont des kirghizes. Il y a 7 postes a passer, un pour la drogue, un pour les passeports, un pour la partie vétérinaire, un pour la nourriture, etc… et le chauffeur laisse a chaque fois l’équivalent de 8 euros en backchich. Parfois il donne même des pastèques aux gardes frontières, ça dépend… 

Une fois passés, les paysages changent énormément, nous sommes entourés de haute montagne, des steppes où pas grand chose ne pousse. Nous longeons la frontière chinoise où l’on aperçoit au loin quelques « bunker ». Le chauffeur m’expliquait que pendant la guerre froide, les russes avaient plusieurs bases le long de la frontière chinoise et les deux puissances s’observaient…

Pendant la route, Mohammed nous parle de la faune et de la flore, des lynx, des loups rouges (très rare mais en fait qui s’appellent Dhole), des léopards des neige qu’il à chassé plusieurs fois et dont il a gardé la queue en trophée et des mouflons de Marco Polo qui sont aussi rare, qui sont protégés mais malheureusement braconnés (parfois de riches russes payent le prix fort pour en faire la chasse) dont on peut trouver de la viande au marché noir pour 10€ à 15€ le kilo (qui est une très belle somme au tadjikistan). 

Notre premier stop est au lac Karakul qui est immense et qui est alimenté par la fonte des neiges du Pic Lénine et des montagnes alentour. On mange dans une petite maison chez l’habitant des oeufs et des pommes de terre, un peu comme d’habitude dans cette région.

Nous repartons ensuite pour Murgab, on passera par une forteresse délabrée ou il ne reste plus grand chose à voir et une fois arrivée dans la ville natale de notre chauffeur. Il faut savoir qu’à Murgab, pendant les deux tiers de l’année, il n’y a pas d’électricité, qu’il y a environ 8000 habitants et qu’à ce moment de l’année nous sommes dans le mauvais tiers … donc pas d’électricité dans la ville SAUF au Pamir Hôtel, seul hôtel de la ville voir de la région…et qui est donc branché à un groupe électrogène.

On paye 88 Somonis par personne soit environ 10$ pour un lit dans un dortoir où nous dormirons à 4 et incluant le petit déjeuner. Le repas du soir est à 5$ pour une entrée qui était du Golubtsi (Poivron farci de viande et riz) et du Plov. Il fallait être super motivé pour prendre une douche même si on en avait vraiment besoin puisque l’électricité est coupée à 22h00 (et rallumée à 7h00) donc il faut se dépêcher, pas d’eau chaude et c’est vraiment très sale et pourtant on ne s’attend pas a du grand luxe !

Départ le lendemain pour la mine d’argent d’Ashi Tur qu’on ne pourra finalement pas visiter. Nous passons près d’anciennes bases militaires et radars soviétiques, les paysages sont lunaires, des montagnes rouges, érodés, des grands lacs salés, on à l’impression de changer complètement de décor après chaque virage. 

J’ai fait l’erreur du débutant en sortant de la voiture pour prendre une photo et de rentrer en courant juste après mon cliché mais… je me suis vite rendu compte que courir à plus de 4000 mètres d’altitude, ça ne dure jamais très longtemps ! Et tout ça pour « voler » une photo de notre guide priant au milieu de nul part, face aux montagnes. J’aime cette photo car elle dégage beaucoup de choses. Et je précise qu’il m’a bien autorisé à la poster.

Nous continuons notre escapade vers les lacs de Yashikul et de Bulunkul où l’on fera un pique nique, joli décor de carte postale. C’est aussi près d’ici qu’on passera la nuit, dans un petit village a 3800m d’altitude, ou il fait régulièrement -40° l’hiver, où l’on ne sort pas ou quasiment pas pendant 4 mois de l’année. On sera bien accueilli par cette famille, notre camarade néerlandais n’est pas bien, il est fatigué à cause de l’altitude. 

Nous on part se promener, on croise beaucoup de yak dont il parait que la viande est fameuse. Nous payons 24$ pour deux incluant le repas du soir, la nuit et le petit déjeuner, on y mangera des petits poissons du lac et au matin on achètera du pain fait maison car il était très bon et ça nous à fait quelques provisions pour les jours d’après.

Nous partons le lendemain pour la vallée du Wakhan, n’hésitez pas a lire le post suivant pour en savoir plus !

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