Comme nous faisions étape à Naryn spécialement pour voir le caravansérail de Tash-Rabat, nous avons cherché en ville un bon prix pour aller visiter cet endroit. On se rend donc au CBT (je rappelle qu’au Kirghizistan, les Community Based Tourism ont été créés dans chaque ville moyenne pour aider la mise en relation entre les voyageurs et les locaux, ça va du chauffeur de taxi aux bergers en passant par des guides de haute montagne, j’en parle avec plus de détails sur l’autre article du Kirghizistan) pour un taxi partagé afin de visiter Koshoï Korgon et Tash-Rabat, nous devons payer 2500 soms pour nous deux, ce qui est correct d’après ce que j’avais pu lire dans le guide et en plus de ça ils nous trouvent une guest house (qu’on a eu un peu de mal a trouver) pour 1400 soms avec le petit déjeuner inclus pour deux et ou nous avions enfin pu laver notre linge pour 200 soms.
Nous en profitons aussi pour trouver une chauffeur pouvant nous amener a Kazarman et ça c’est compliqué ! car peu de touristes font le trajet, car la route est principalement de la piste, parce que c’est loin et beaucoup d’autres raisons donc le prix va avec, 5500 soms ! Nous arrivons a négocier et trouver une troisième personne, ce qui descend le prix a 1666 soms par personne, on décide néanmoins de tente à Kubat Tour juste à coté et … là 1000 soms par personne pour le trajet Naryn-Kazarman , super !
On sera 4 avec le chauffeur pour partir pour Kazarman deux jours après. On en profite pour s’enfiler une bonne shashlik le soir, ça me rapelle l’ukraine sauf qu’ici ils y ajoutent souvent des morceaux de gras de mouton, il faut aimer 🙂 Donc le lendemain, direction Koshoï Korgon pour notre première étape de la journée.
Il ne reste plus grand chose de Koshkoï Korgon (qui veut dire la forteresse de Koshoï qui état l’un des grands collaborateurs du héros Manas), elle a été établie entre le 10iéme et 12iéme siècle pour protéger la route de la soie et servait aussi de repère pour les anciens dirigeants turcs. Il faut de l’imagination car il n’en reste vraiment plus grand chose mis à part ce long pan de mur en argile.
Il y a un musée d’exposition qui met en avant les découvertes archéologiques et qui se trouve à coté de l’ancienne forteresse mais il est rarement ouvert. En faisant le tour du site, on discute avec un habitant car on a vu un groupe de quelques personnes dans l’enceinte de la forteresse et on lui demande ce qu’il se passe et il nous explique que ces personnes participent a un rituel de médecine chamanique (traditions anciennes perdues pendant l’époque communiste).
Nous reprenons ensuite la route pour arriver au caravansérail de tash-rabat. Il ne reste plus grand chose des édifices de la route de la soie au Kirghizistan, la preuve en est avec la forteresse. Et pour un petit peu d’histoire ce caravansérail a été construit au XVe siècle à l’époque de l’éclosion de la grande route de la soie. Il servait d’étape aux voyageurs qui traversaient les monts Tian-Shan.
Ce qui impressionne c’est son isolement, à 3600m d’altitude et au milieu des montagnes, on imagine a quel point il devait être difficile a l’époque de le trouver car la route devait se trouvait sous quelques mètres de neige. Son emplacement au centre des montagnes du Tian-Shan a permis aux voyageurs des régions de Qashqar, Fergana et Chuy de se rencontrer. Petite anecdote, nous avons croisé un chauffeur de taxi qui était auparavant journaliste et encore avant sniper dans l’armée en Estonie et Afghanistan et il est mentionné dans le guide de l’asie centrale, drôle de coïncidence !
Récemment a été découvert qu’en l’an 900, il y avait surement un monastère chrétien. Certains archéologues trouvent le tracé de Tash Rabat mystérieux car il est inhabituel pour un caravansérail et rappelle davantage un monastère. Les habitants des environs ont surement adapté le bâtiment à l’époque. Le bâtiment qui est composé de 34 chambres pour les voyageurs et n’est éclairé que par des trous sur le toit avec une coupole centrale qui servait surement de réfectoire pour les voyageurs.
