Abritant certains des monuments religieux orthodoxes les plus importants, la Géorgie est une destination parfaite pour les voyageurs spirituels. La Géorgie s’est convertie au christianisme en l’an 326 et est devenue l’un des premiers pays au monde à adopter le christianisme comme religion d’État (juste après l’Arménie).
Aujourd’hui, une abondance de temples et d’églises en Géorgie attire des croyants du monde entier. On en aura visiter pas mal, une bonne partie des principaux à travers le pays, du plus reculé au plus impressionnant (en face du volcan Kazbek), en passant par celui à la frontière avec l’Azerbaïdjan (David Garedja) ou un autre qu’on pourrait confondre avec une forteresse. Bref, il y en a pour tous les goûts et on en listera que quelques uns sur cette article qui font partie de ceux qui nous ont le plus marqué.
On commençera par visiter le monastère de Sainte-Nino (ou appelé aussi le monastère Bodbe), l’un des plus importants lieux de pèlerinage en Géorgie, qui est situé à 2 km de Sighnaghi, au village de Kédéli. C’est là où repose la sépulture de la sainte nationale, c’est un haut lieu de l’orthodoxie de la Georgie. L’église date du IX siècle, avec une extension du XVII siècle, et une autre au XIX. Les fresques à l’intérieur, représentant les 13 pères syriens évangélisateurs de la Géorgie, sont quant à elles superbes. La tombe de sainte Nino est au sud-est de l’église.
On enchaînera avec le Monastère de Khirsa (en travaux lors de notre passage) qui a été fondé au VIe siècle par le moine Stéphane, l’un des 13 saints pères assyriens, maintenant est connu sous le nom de Stéphane Khirséli. La basilique d’origine a été transformée en une église en forme de dôme au 10ème siècle et remaniée aux 11ème et 16ème siècles. Au nord du monastère, il y a une chapelle contenant le tombeau de St. Stéphane Khirséli.
Et pour boucler notre « journée monastère » on terminera par le monastère de David Garedja et la visite vaut vraiment le détour ! Ce monastère troglodyte chrétien fondé au VIe siècle se trouve à la frontière entre l’Azerbaïdjan et la Géorgie, ce qui crée quelques différents entre ces deux pays. Le moine assyrien Saint-David créa ce monumental complexe monastique semi-troglodyte au VIème siècle en se servant uniquement de ses mains et ce n’est qu’au XIe et au XIIIe siècle que le monastère de David Gareja devient un pôle majeur pour tout ce qui concerne les activités culturelles et religieuses en Géorgie. Le site inscrit au patrimoine de l’Unesco est composé d’une douzaine de grottes avec des peintures sur les murs et des fresques religieuses polychromes.
En repartant vers l’ouest pour rejoindre le volcan Kazbek, on s’arrêtera visiter plusieurs monastères sur la route comme la cathédrale d’Alaverdi est restée, pendant près d’un millénaire, le second plus haut bâtiment du pays (50 m). La cathédrale de Sameba, située à Tbilissi, est considérée comme le plus haut édifice de la Géorgie. Certaines parties de l’édifice datent du VIe siècle tandis que l’essentiel de la bâtisse actuelle remonte au XIe siècle. Au Moyen Âge, le monastère marquait la limite du monde chrétien. Au-delà débutait la terre de l’islam, ayant influencé son nom.
Le nom porté actuellement par la cathédrale est d’origine musulmane : Allah Verdi. En perse, il signifie « Allah donné ». Celle-ci fut érigée pour soutenir la puissance du royaume de David le Reconstructeur.
Et à seulement une dizaine de kilomètres se trouve Grémi (en travaux aussi lors de notre passage, dommage) qui était la capitale de la Kakhétie au XVIè siècle : une ville importante s’étendait autour de la citadelle. L’église fortifiée s’élève sur les ruines d’une forteresse bâtie sur un promontoire rocheux, celle-ci comporte des arcs fléchés qui reflètent une influence iranienne. Elle est construite en briques décoratives typiques de l’époque médiévale tardive en Géorgie. À l’intérieur, les fresques du XVI siècle ont largement été préservées.
En partant pour le nord, près de la frontière russe et le fameux monastère faisant face au volcan Kazbek, nous nous sommes arrêtés pour visiter la fameuse petite ville au nom imprononçable de Mtskheta et sa cathédrale de Svétitskhovéli. C’est à Mtskhéta que Sainte Nino, un personnage historique, convertit, en 327, le souverain au christianisme. Mtskhéta est donc considérée comme le berceau de la chrétienté géorgienne. La cathédrale de Svétitskhovéli, ce qui signifie « la colonne donnant la vie » a longtemps été l’église la plus importante du pays.
Dernière étape vers le nord car sur la route nous avons visité le complexe d’Ananouri qui était l’ancien siège des ducs d’Aragavi, la forteresse a connu un passé tumultueux avant d’être rénovée et ouverte pour le tourisme. Le complexe date de la période féodale entre le XVIè et le XVIIè siècle. C’est en 1739 qu’il fut détruit et incendié par les rivaux des ducs, les Chanche de Ksani. Les Aragavis sont décimés et les Chanches prennent le pouvoir.
Quelques années plus tard, une révolte paysanne frappe les Chanches qui se voient laisser leur place au roi Teimouraz, qui lui aussi devra faire face à une seconde révolte paysanne en 1746. Tout au long de sa vie, le complexe fut un lieu de culte, de rassemblement national et une forteresse militaire.
Nous y voilà enfin, au bout de la route militaire pour rejoindre le volcan Kazbek se trouve la fameuse église de la Trinité de Guerguéti. On vous conseille de vous garer dans la ville de Stephantsminda et de rejoindre l’église à pied après une belle montée mais le panorama est superbe.
Le complexe monastique comprend une église à croix inscrite (la seule de la province de Khévi), d’un clocher (tous deux du XIVe siècle) et d’un bâtiment du conseil construit au XVe siècle contre le mur sud de l’église.
Conernant les derniers monastères de cet article et du côté de Koutaïssi, Le monastère de Motsameta est perché sur un piton rocheux entouré de montagnes, et à proximité de la rivière Tskhaltsitelia. Le nom de la rivière signifie littéralement « l’eau est rouge ». Cette appellation et le monastère lui-même sont directement liés par l’histoire. Au VIII siècle, les Arabes envahissent la région.
Le monastère de Motsameta avait été fondé au VII siècle. Les armées arabes y massacrent les habitants, dont les ducs d’Argveti, les frères David et Konstantine Mkheidze. Les corps des frères sont jetés à la rivière, d’où son nom de « rouge ». Mais la légende veut que des lions soient allés repêcher les corps pour les remonter jusqu’à l’église. L’ossuaire des martyrs y fut conservé. L’église actuelle date du XVIII siècle et est très influencée par l’architecture catholique, l’intérieur notamment.
A une douzaine de kilomètres de Koutaïssi, le monastère de Ghélati est facilement accessible mais en travaux comme beaucoup d’autres monastères que nous avons visité. Dans un bel environnement bucolique, son enclos s’ouvre sur une hauteur où l’on respire la sérénité. Au XVIè siècle, il y avait là un grand centre intellectuel ; aujourd’hui, l’académie n’est que ruines, mais l’église principale, dédiée à la Vierge est rayonnante. A l’intérieur, de remarquables fresques de style byzantin représentent, entre autres, David le Bâtisseur qui tient l’église dans sa main. On note le doigt de Dieu en haut à droite.
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