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Le pays se convertit au christianisme dès la fin du IIIe siècle, à l’initiative de saint Grégoire l’Illuminateur. Il devient de ce fait, bien avant Rome, le premier État à l’adopter comme religion officielle ! Et de ce fait, juste avant la Georgie également.

L’Arménie se donne un alphabet national, entreprend la traduction de la Bible et se donne une église autocéphale monophysite (autonome), dite église apostolique arménienne ou église grégorienne !

Le royaume tombe en 636 sous la domination arabe sans perdre son autonomie. En 885, le rejeton d’une noble famille arménienne relève même le titre de roi sous le nom d’Achod Ier et fonde la dynastie des Bagratides.

Après l’An Mil, le royaume est mêlé aux guerres entre Byzantins, Turcs et croisés. Des Arméniens s’enfuient vers l’Ouest, et notamment en Cilicie, au sud de l’Asie mineure où un descendant des Bagratides fonde un royaume de Petite-Arménie, allié aux croisés francs.

Au XVIe siècle enfin, les territoires arméniens sont partagés entre empire perse et empire ottoman. La partie caucasienne tombe en 1828 dans l’escarcelle du tsar, qui s’érige en protecteur des Arméniens. S’en suivire le génocide de 1915 quand de nombreux arméniens perdirent la vie.

Après quelques mots sur l’histoire de ce pays, nous y resterons que quelques jours, court périple mais très riche et nous sommes impatient d’y retourner. On commencera notre voyage par Erevan après avoir récupéré notre Duster de location à l’aéroport.

On passera notre première journée par Erevan, a visiter la ville. Ce n’est pas si grand que ça et il n’y a pas beaucoup de choses à visiter mais s’est agréable de s’y balader, l’ambiance est festive, les habitants décontractés, ça nous plaît beaucoup, on passera la nuit au Premium Hotel Yerevan qui n’est pas très loin du centre et qui propose un très bon petit déjeuner. 

La chose qui nous a quand même beaucoup étonné est que les arméniens parlent souvent du génocide des années 20 et avec encore beaucoup d’émotions, comme si que ça c’était passé il y a quelques années. Beaucoup ont perdu un proche ou connaissent quelqu’un qui a perdu un proche. On sent que le passé est encore proche et que la plaie n’est pas cicatrisé.

Proche de la capitale, il y a le fameux monastère de Khor Virap, il vaut le détour rien que pour le panorama mais il est aussi le ou l’un des monastères le plus important d’Arménie. Le nom de Khor Virap signifie en arménien « puit profond », et fait référence à un épisode clé dans l’histoire de l’Arménie : Saint Grégoire l’Illuminateur y fut jeté à la fin du 3ème siècle et y survécut miraculeusement douze ans, dans l’humidité et l’obscurité.

Lorsqu’il en sortit, ce fut pour guérir le roi qui l’y avait fait enfermer, et qui, reconnaissant, adopta alors le christianisme en tant que religion d’État. Le puit est encore accessible, et l’on peut y descendre, par des échelons, le long des parois suintantes. En toile de fond on peut admirer la puissance du volcan Ararat !

En continuant vers le sud-est direction l’Iran (où nous sommes allés l’année suivante), nous voulions voir les monastères de Noravank mais surtout celui de Tatev près de la frontière Iranienne au carrefour des religions, là où se termine la religion du christianisme et commence l’islam (même si il y a encore quelques très vieux monastères arméniens de l’autre côté de la frontière au nord de Tabriz). Donc sur la route pour aller au monastère de Tatev, se trouve l’un des plus connus en Arménie, celui de Noravank (attention aux nombreux serpents dans la région).

Bâti sur l’emplacement d’une église des ixe – xe siècles, le complexe est refondé au xiie siècle mais date essentiellement des xiiie et xive siècles ; il devient le mausolée des Orbélian. Actif jusqu’au xixe siècle et célèbre notamment pour son scriptorium, cet important centre religieux et culturel arménien est jusqu’alors une des résidences des évêques de Siounie.

L’église principale du monastère, Saint-Jean-le-Précurseur (Sourp Karapet), est précédée d’un gavit et est complétée par l’église Saint-Grégoire (Sourp Grigor). S’ajoutent à ce groupe l’église Sainte-Mère-de-Dieu (Sourp Astvatsatsin), les ruines de divers bâtiments, plusieurs khatchkars et les remparts des xviie et xviiie siècles.

Nous sommes ensuite partie direction le monastère de Tatev qui est le plus important du sud de l’Arménie et qui a été construit entre les IXème et XIIIème siècles. À sa place s’élevait également un temple païen en face de lui. Selon une légende, Eustateus, disciple de Saint Apsotle Thaddeus, aurait prêché dans cette région avant d’être tué pour sa croyance. Selon une autre version, il aurait été martyrisé à cause de la construction de l’église principale. L’apprenti a essayé de placer la croix au-dessus de l’église. Il a taché de l’aider et est tombé dans la gorge profonde. À ce moment-là, il aurait appelé “Togh Astvats indz ta tev” (que Dieu me donne des ailes).

Au quatrième siècle, une petite église a été construite sur les reliques de Saint-Eustache. C’était la première église du complexe monastique. Au Vème siècle, l’église est devenue un lieu de pèlerinage. Jusqu’en 813, le nom de Tatev n’était mentionné nulle part. Vous pouvez atteindre le monastère en transport ou en téléphérique (on aura pas l’occasion car il ne fonctionnait pas quand nous sommes passés et de toute façon nous étions véhiculés). Le téléphérique va du village de Halidzor à Tatev. C’est le plus long téléphérique réversible au monde, inauguré en 2010. Tatev est situé sur un piton rocheux surplombant la gorge de Vorotan.

Le complexe monastique comprend de nombreux bâtiments: les ruines de l’église Saint-Eustate, le musée de Tatev-Matenadaran, des vestiges, le mausolée de Grigor Tatevatsi, un réfectoire, une école du XVIIIème siècle, etc. Il est dédié aux deux apôtres de Jésus-Christ. Sur le côté gauche de cette église se trouve le petit mausolée de Grigor Tatevatsi construit sur sa tombe. Le mausolée ressemble à une église avec des arches, un toit et un petit dôme avec plusieurs croix de pierres. Les deux autres églises sont Saint Grégoire l’Illuminateur et Sainte-Marie (Notre-Dame). L’église de Grégoire l’Illuminateur a été construite en 1295. Selon des données historiques, elle a remplacé une église plus ancienne datant des années 836 à 848.

Le monastère de Tatev a été endommagé plusieurs fois au cours de sa longue histoire en raison des invasions et des tremblements de terre. Les moines arméniens ont construit un pilier avec une base rotative pour la prévoyance des tremblements de terre. Le pilier se balançait lorsque le sol commençait à bouger. Le monastère était à son époque un centre pédagogique, culturel et scientifique d’une grande renommée. De nombreux villages étaient sous sa domination. L’université de Tatev était la meilleure en Arménie de nombreux manuscrits y ont été conservés.

Après le monastère de Tatev, on décida de partir vers le nord, direction le lac de Sevan pour longer la partie ouest du lac. Sur la route, et en Arménie il n’y a pas que des monastères. On fera la rencontre du gardien du caravansérail de Sélim qui nous expliquera l’histoire intéressante du caravansérail le mieux conservé d’Arménie. Cela rappelle qu’à cette époque, une importante voie commerciale passant du Sud au Nord reliait le monde arabo-persan aux pays du Caucase. 

Une inscription en persan sur la façade extérieure ainsi qu’en arménien à l’intérieur du tympan d’entrée donne des renseignements sur le fondateur: le prince Chesar Orbelian, 1332 est la date de sa construction. C’est une indication sur la différence de la nationalité des usagers mais aussi sur la vigilance des propriétaires. Le guide nous indique aussi que le message en persan parle de remerciement envers le peuple arménien pour la construction du caravansérail.

Ce site commercial est une longue salle voûtée prolongée par un petit bâtiment. Au-dessus de la porte de cette construction en saillie se trouve un tympan conique décoré de stalactites et d’inscriptions d’origine seldjoukide. Sur les deux côtés du portail, au-dessus des consoles latérales, un taureau et une chimère surveillent à l’entrée du caravansérail, sculptés de hauts reliefs en roche volcanique grise et orange. Le caravansérail ne possède qu’une entrée à son extrémité. 

Par conséquent, la construction n’était pas facile à atteindre pour les voleurs. Le hall principal du caravansérail est divisé en trois nefs par sept paires de colonnes. Les deux allées latérales plus étroites étaient utilisées pour les marchands et leurs marchandises tandis que les animaux étaient gardés dans l’allée centrale. Dans le bâtiment, seuls les hommes pouvaient être logés, les animaux restaient à l’extérieur. Des auges en pierre ont été aménagées pour l’alimentation des animaux et, dans un coin, se trouvait une auge en basalte pour fournir de l’eau.

Après le caravansérail et une fois arrivés au lac de Sevan, qui est très joli au passage, nous nous dirigeons vers le monastère de Sevanavank qui est situé au sommet d’une colline qui était encore une île au début du XXe siècle et à laquelle on accède par une étroite langue de terre boisée. L’emplacement est composé de deux petites et modestes églises qui sont tout ce qui reste du monastère qui s’élevait ici au Moyen Age.

Ces très rustiques églises médiévales, l’église des Saints-Apôtres (Sourp Arakélots) et celle de la Sainte-Mère-de-Dieu (Sourp Asdvadzadzine), en grosses pierres volcaniques noires, auraient été construites au tout début de la renaissance arménienne succédant à la domination arabe, en 874, à l’initiative du théologien et catholicos Machtots, et par les soins de la princesse bagratide Mariam, épouse de Vasak de Siounie, la principauté du sud de l’Arménie. Les églises s’inscrivaient à l’origine dans un monastère dont il ne reste aucun vestige marquant.

Il ne reste rien non plus de la forteresse qui faisait de l’ancienne île un site imprenable. Les conquérants arabes auraient renoncé à s’en emparer, dit-on, après que leur flottille eut été anéantie par ces violentes tempêtes qui agitent parfois le lac Sevan, déversant sur ses rivages des vagues de plus de deux mètres.

Avant de rentrer sur Erevan, nous avons fait décider de visiter le monastère de Geghard et le temple de Garni. Concernant le temple qui est avant le monastère sur la même route, il s’agit du seul temple grec en Arménie. C’est le symbole le plus connu de l’Arménie préchrétienne.

La première structure de l’édifice a probablement été construite par le roi Tiridate Ier d’Arménie au premier siècle de notre ère et dédié au dieu soleil Mithra. Après la conversion de l’Arménie au christianisme au début du IVe siècle, il devient la résidence d’été royale de Khosrovidukht, la sœur de Tiridate III d’Arménie. Selon certains historiens, il ne s’agit pas d’un temple mais d’un tombeau et c’est pourquoi il a survécu à la destruction générale des anciens édifices païens. Lors du tremblement de terre de 1679 en Arménie, le temple s’est effondré. Le regain d’intérêt au XIXe siècle a conduit à organiser des fouilles au début du XXe siècle en vue de sa reconstruction.

Conernant le monastère de Geghard a quelques dizaines de kilomètres du temple de Garni, les historiens estiment qu’il a été construit entre le VIIème au VIIIème siècle, peut être même au IVème siècle. Pour les locaux, le monastère aurait été fondé au temps des premiers chrétiens, une époque où il était dénommé Aïrivank ou « monastère rupestre ».

D’autres affirment que de nombreux moines vivaient déjà dans le domaine, dans des cellules, avant la construction des bâtiments. Ils y menaient une vie ascétique dans des grottes à flanc de falaise, qui sont accessibles uniquement par des cordes ou par des échelles. Pendant la création de l’alphabet arménien, Saint Grégoire l’Illuminateur et le catholicos Sahak Pathev y aurait vécu.

Au temps de l’invasion arabe, le monastère de Geghard, bien protégé, servait aussi de refuge pour la population.  Pourtant, en 920, il a été pillé et détruit par le régent Nasr, mais cela a poussé la famille des Prochian à fonder l’actuel monastère au XIIIème siècle. Son église principale est édifié en 1215, tandis que les chapelles en 1225.

Abritant des reliques comme la Sainte Lance, mais aussi un fragment de l’Arche de Noé, le monastère fut à cette période un célèbre lieu de pèlerinage. Quelques temps après, il est à nouveau pillé par les Mongols, puis par Tamerlan, un grand guerrier turco-mongol dont on a vu la statue quelques années auparavant en Ouzbékistan. En dehors de toutes ces invasions, le complexe a été aussi maintes fois endommagé par des tremblements de terre, 1127, 1679, 1847, mais il a toujours été reconstruit.

le monastère de Geghard est également célèbre pour les reliques qu’il abrite. La plus connue d’entre elle est celle de la lance qui blessa le Christ sur la croix. Celle-ci donna son nom actuel au monastère, Geghardavank, qui  veut dire « monastère de la lance ».

Et l’un des derniers batîment historique que nous voulions visiter était la forteresse d’Ambed mais sur la route, nous voulions aussi visiter l’observatoire d’astrophysique de Byurakan et ça sera l’occasion de faire une superbe rencontre car après avoir demandé notre route à une personne agée, elle nous indique que sa fille va nous montrer en voiture, on part donc suivre sa fille et son petit copain en voiture, une fois arrivés sur place, c’est fermé, il faut repasser demain et ils nous invitent donc à manger avec eux et c’est l’embuscade ^^ comme ça arrive souvent en Ukraine, on sera reçu comme des rois ! Une passera un très bon moment en leur compagnie et on espère les recroiser un jour.

Après le repas, ils nous emmènent voir la forteresse d’Amberd, qui est plus loin dans les hauteurs à facilement 20 kilomètres en voiture. Une fois sur place, on aura l’occasiond’avoir une vue magnifique sur la forteresse avec le volcan Ararat en fond !

La forteresse et le monastère d’Amberd ont été construits au XI° siècle sur un éperon rocheux par la dynastie princière des Pahlavouni. Après bien des péripéties, passage aux mains des Turcs, raids mongols … la forteresse fut finalement abandonnée au XIV° siècle.

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